Evoquant des « dysfonctionnements » au sein de l'IGS, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a annoncé une « réforme » des services d'inspection de la police et le départ de son responsable parisien.
L'IGS va être profondément modifiée. Dans un entretien au journal Le Monde, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls annonce qu'il va engager une « réforme » des services d'inspection de la police -la « police des polices ». « Il y a eu des dysfonctionnements » à l'Inspection générale des services (IGS, compétente à Paris et sa proche banlieue) et, « dans la mesure où je veux réformer le système il faut un nouveau responsable de l'IGS », déclare le ministre au quotidien.
Manuel Valls, qui déclare avoir « inscrit la déontologie au rang de (ses) priorités de même que les fonctions de contrôle et d'audit », précise qu'il « engage dans ce cadre une réforme de l'IGPN (l'Inspection générale de la police compétente sur le reste du territoire) et de l'IGS afin d'unifier la fonction de contrôle au sein de la police nationale ». Il veut, dit-il, « harmoniser les pratiques » et « l'IGS doit devenir une composante à part entière de l'IGPN ».
Un départ « programmé »
Le « patron » de l'IGS est actuellement Claude Bard et, selon des sources policières, son départ était « programmé ». Le nom le plus fréquemment avancé pour lui succéder est, selon les sources, Philippe Caron actuellement numéro deux de la Direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP) de la préfecture de police de Paris (PP) dont l'IGS est aussi l'une des directions. « Le nom du successeur de M. Bard devrait m'être proposé dans les heures qui viennent », dit à cet égard Manuel Valls dans son entretien au Monde.
Interrogé par le quotidien sur l'enquête présumée truquée de la « police des polices » en 2007, sur un trafic de titres de séjour dans laquelle cinq fonctionnaires, dont l'ancien directeur de la police générale Yannick Blanc, avaient été mis en cause puis blanchis, le ministre précise que « le pouvoir de l'époque » -alors que Nicolas Sarkozy était ministre de l'Intérieur -« a cru pouvoir atteindre des fonctionnaires en détournant l'IGS de sa fonction première ».
Le député PS de Paris et ancien ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant, avait jugé que cette enquête, qui avait faussement conduit à la mise en cause de son officier de sécurité, était une « manipulation » dont il s'était décrit comme « une des victimes ». « Aujourd'hui toutes les victimes de cette affaire ont été réintégrées », fait valoir M. Valls rappelant qu'il a récemment nommé M. Blanc préfet du Vaucluse.